P-J HERAULT

"Ross et Berkel"
La Treizième Génération - 1
Fleuve Noir coll. Anticipation n°1772
1990

 

"Pedric et Bo"
La Treizième Génération - 2
Fleuve Noir coll. Anticipation n°1778
1990

Dans un futur plus ou moins proche, l'humanité vit dans des cités sous-terraines, se nourrissant de cultures d'algues tandis qu'une société de production à l'idéologie facisante déporte par miliers les délinquants (petits ou grands), les envoyant dans des charters à destination des étoiles (avec éventuellement la chance de trouver une planète habitable) comme l'Angleterre envoya jadis ses sujets les plus troublions s'installer en Australie. Ross et Berkel, deux amis dans la grande tradition de Hérault, apprennent par hasard qu'ils vont être déportés pour cause d'activisme étudiant trop anti-conformiste. prenant de cours l'action du gouvernement, nos deux compères décident d'organiser eux-même leur déportation, choisissant leurs compagnons de route en fonction de leurs compétences technologiques ou humaines, piratent les données de matériel du système de déportation et se dotent de matériel de survie et de quoi jeter les bases d'une nouvelle société.
13 générations plus tard, leur planète d'accueil voie sépanouir une société heureuses et peu nombreuse sur un espace immense. Ayant réussi à avancer technologiquement jusqu'à l'équivalant du milieu de notre 21ème siècle, les descendants de Ross et Berkel coulent des jours heureux. Jusqu'au jour où les terriens débarquent sur leur petit coin de paradis.
Sur le thème classique d'une apparition d'ovni, Hérault inverse la donne et remplace les habituels ET par les terriens originels, ceux qui seront enfantés par notre société de sur-consommation. Car le contraste entre les sociétés terriennes (surpopulation et ne se nourrissant que d'algues lyophilisées) et déportées étaye le message profondément et clairement écologique de ces deux romans.

"Danger Mémoire"
Fleuve Noir coll. Anticipation n° 1823
1990

En 1994 (le roman date de 1990), Rowan sors subitement d'un an d'amnésie. Dans sa tête, et sans avoir aucune notion ne serait-ce qu'élémentaire de physique et de mathématiques, il possède les plans d'une pile à énergie solaire surpuissante et du moyen de faire léviter les objets ; sur son compte en banque, des millions sortis de nulle part.
Réunissant autour de lui une petite équipe de scientifiques qui deviendront très vite une bande d'amis à la Hérault, Rowan procède à la création de prototypes. Equipé de l'énergie renouvelable à l'infini et d'un moyen de locomotion fiable et sans risque, il contacte le gouvernement de son pays (la France biensûr, P.J. Hérault semblant être plutôt chauvin). C'est à ce moment que les problêmes commencent, car les lobbies pétroliers et nucléaires ne voient pas d'un bon oeil ces technologies au coût fort peu élevé. Action et complots politiques sont alors de mise.
Au final un roman très agréable, écologique encore une fois, qui pose le problème fort actuel (aux USA notamment) des intérêts commerciaux opposés aux intérêts de l'humanité.

   

"Le Loupiot"
Fleuve Noir coll. Anticipation n° 1849
1991

Une des constantes de l'oeuvre de P. J. Hérault est l'évocation voire la participation à une gigantesque guerre planétaire opposant terriens et colons. Dans la trilogie Gurvan ("Durée des équipages : 61 missions") sont décrits les combats spaciaux, le "Raid Infernal", "Ceux qui ne voulaient pas mourir" ou même "Hors-Normes", et "Le Loupiot" y font référence.
Ici, Erell est un vétéran de cette guerre avec onze années passées dans les troupes d'assaut. Mutilé lors de sa dernière mission, le commandement lui fait greffer des prothèses cybernétiques pour le renvoyer au combat et continuer à bénéficier de son expérience. Malheureusement pour eux, ils ne savaient pas à ce moment que la guerre allait prendre fin quelques semaines plus tard. Erell se retrouve donc civil, lassé par les horreurs qu'il a traversées et n'aspire plus qu'à la paix. Profitant d'une solde jamais dépensée, il s'équipe et prend un billet pour une planète vierge dans les confins de la galaxie. Là, il installe son petit coin de paradis qui, évidemment, ne le restera pas longtemps : des hommes armés débarquent pour troubler la quiétude de sa retraite.
C'est un classique parcours initiatique (les dures années de labeur amenant à une tranquillité qu'il faut dès lors préserver), et encore une fois un bon roman.

 

 

"Hors Normes"
Fleuve Noir coll. Anticipation n° 1890
1992

Durant la grande guerre, le gouvernement terrien mit en place un procédé de surpopulation destiné à fournir des générations de soldats pour la poursuite du conflit. Dans les matérédus vivent en autarcie sur des centaines de planètes des générations de bébés éprouvettes génétiquement modifiés pour répondre aux besoins des différents corps d'armée, et dont l'éducation est prise en charge par des ordinateurs. Dans celui de nos héros, le système déraille et les 200 enfants se retrouvent livrés à eux-même et décident de s'adonner à la plus grande oisiveté car entretenus par le centre autonome du matérédu. Quand le gouvernement terrien apprend la nouvelle, la décision est simple et expéditive : c'est l'erradication.
Un groupe de personnages arrive cependant à s'échapper et s'égare dans l'environnement inhabituel et surtout hostile d'une planète des confins. Pris sous l'aile d'un chasseur de la région, ils apprendront à s'adapter et se forgeront une vie propre jusqu'à ce que ceux qui avaient tenté de les assassiner n'apprennent leur évasion et ne cherchent à les retrouver.
Le thème est toujours dans le même esprit mais l'écriture magique, légère et grave à la fois de P. J. Hérault fonctionne à merveille et porte ce récit.

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